La ministre de l’Éducation nationale a, vendredi 29 janvier, fait un certain nombre d’annonces concernant la voie professionnelle publique sous statut scolaire.
Après deux mois de discussions, pendant lesquels la CGT Educ’action a dit l’appréciation négative qu’elle tirait de la « rénovation » de la voie professionnelle, elle constate que les décisions de la ministre ne changeront pas la situation difficile dans laquelle cette réforme a plongé l’enseignement professionnel. La ministre annonce, dans la suite du président de la République, 1 000 emplois dans les lycées professionnels. Mais cette annonce reste dans les 54 000 emplois annoncés par le candidat Hollande en 2012, la CGT Educ’action sera vigilante à ce que ces emplois arrivent réellement et ne servent pas à développer… l’apprentissage en lycée professionnel !
Par ailleurs, la ministre indique que les certifications seront davantage concentrées en 1ère et en terminale… oubliant de préciser que la 2nde professionnelle sera l’occasion de faire passer le socle commun non acquis pour la plupart des élèves au collège… et donc de nouvelles certifications en 2nde !
Sur le retrait des CCF, demandé par la CGT et d’autres organisations syndicales, rien n’est dit. Les annonces sur les journées d’intégration dans les lycées professionnels, les portes ouvertes ou encore les jumelages LP/collèges ne font que reprendre des pratiques déjà largement répandues.
La semaine de préparation aux Périodes de Formation en Milieu Professionnel en 2nde professionnelle n’apporte rien de nouveau puisque les enseignant-e-s préparent déjà leurs élèves aux stages. Cette « préparation » ne résoudra en rien les difficultés très importantes pour trouver les entreprises. Les pôles académiques de stages n’ont pas, à ce jour, démontré leur efficacité et on ne peut qu’être sceptique sur cette annonce.
Enfin, à partir de la rentrée 2016, « les élèves auront la possibilité de changer d’orientation jusqu’aux vacances de la Toussaint » selon la ministre. Un nouveau tour d’orientation sur Affelnet aura lieu à ce moment et les conseils de classe pourront valider la demande de réorientation.
Si la CGT Éduc’action partage l’idée que l’orientation est le plus souvent subie que choisie, elle ne peut soutenir cette proposition qui va désorganiser les lycées professionnels.
Pour gagner une orientation positive, ce n’est pas une complexification des procédures dont nous avons besoin mais de moyens donnés aux académies pour augmenter les capacités réelles d’accueil des sections qui sont et seront redemandées par les élèves !
La CGT Éduc’action est donc insatisfaite par ces annonces car elles restent dans le cadre de la réforme du bac pro 3 ans. De fait, la ministre se contente d’ajustements, en interdisant toute remise en cause des principaux aspects de cette réforme contre laquelle nous étions et nous continuons à nous opposer.
Montreuil, le 1er février 2016